Erika était assise sur le rebord de la fenêtre du salon, sa tête appuyée dessus. Ses yeux étaient fermés alors qu'elle repensait à cette fameuse nuit qui avait changé rapidement sa vie. Un petit soupire s'échappa de ses lèvres. Elle rouvrit les yeux et plaça sa main devant son visage. Si seulement elle pouvait voir de nouveau... Sa vie serait plus facile... Et celle de sa mère également. La jeune fille tourna la tête vers la cuisine où sa mère faisait la vaisselle. Elle devait se changer les idées, éloigner les sombres pensées qui la hantait en ce moment.

- Haku, viens ici... dit-elle doucement avec un petit sourire.

En entendant sa maîtresse l'appeler, le berger allemand se leva pour s'approcher d'elle. Elle caressa doucement le haut de sa tête avant de quitter son perchoir. Haku la guida jusque dans la cuisine où elle demanda à sa mère de l'aider à mettre la laisse à son chien. Celle-ci, tout en mettant la laisse, demanda à Erika où elle allait. La jeune fille répliqua qu'elle se rendait seulement au parc. Après tout, Haku avait besoin de se dégourdir les pattes à force de rester allongé dans la maison à ne rien faire. Enfilant son manteau et ses chaussures, Erika quitta la maison avec son chien qui la guida jusqu'au parc.

Une fois au parc, Erika alla s’asseoir sur une balançoire où elle agita légèrement les jambes d’avant en arrière pour se balancer. Elle avait libéré Haku de son emprise et celui-ci en avait profité pour aller chercher une branche qu’il déposa sur ses cuisses. Elle se mit à rire légèrement et prit le bout de bois entre ses doigts.

- Tu veux jouer? Alors, va chercher!

Au même moment, Erika lança la branche au loin. Ils jouèrent à ce petit jeu pendant quelques minutes encore avant que le berger allemand s'arrête aux côtés de sa maîtresse. Debout sur ses quatre pattes, il était aux aguets. Inquiète, elle caressa le doux pelage de l'animal pour essayer de le calmer.

- Qui est là? demanda-t-elle en se retournant légèrement.

Elle était toujours assise sur la balançoire, le coeur tambourinant dans sa poitrine. Comme elle détestait de ne pas voir! Si elle avait toujours sa vue, elle aurait pu voir ce qui inquiétait ainsi Haku qui était d'un naturel calme et protecteur.